Figurines Royaume Uni Camel Corps au Soudan, 1884
Camel Corps au Soudan, 1884
Figurine plomb, 54 mm
Claude Diacono
[Andrea Miniatures Camel Corps - Soudan 1884 (SG F19)]
Le contexte historique: la guerre des mahdistes (1881-1889)
En 1819, le Soudan tombe sous contrôle égyptien.
Dès 1873, désireux de s'assurer le canal de Suez, point de passage obligé vers leur empire des Indes, les Britanniques font pression sur les autorités égyptiennes et obtiennent le contrôle direct d'intérêts sur place.
Au Soudan, en l'absence d'un pouvoir local fort, les populations musulmanes se radicalisent, reprochant aux Egyptiens et aux Ottomans un relâchement religieux et une trop grande proximité avec les Occidentaux. Dans ce contexte, un leader religieux soudanais, Muhammad Ahmad, prône une guerre Sainte et se proclame le Mahdi, un nouveau prophète du monde islamique.
Les troupes égyptiennes essuient revers sur revers. Cette incapacité à mater la rébellion finit, en 1883, par inquiéter les Britanniques. Sur leur insistance, une nouvelle armée égyptienne, de 7 000 soldats, 1 000 cavaliers, 20 mitrailleuses et pièces d'artillerie, est confiée au colonel William Hicks.
De son côté, Muhammad Ahmad rassemble une force de 40 000 hommes, bien entraînés et équipés d'armes modernes saisies lors des succès précédents.
Le 3 novembre 1883, par erreur ou à la suite d'une trahison de ses guides, Hicks s'engage dans un défilé aux environs de El Obeid et se retrouve encerclé par l'armée mahdiste. Avant même le début du combat, une partie de l'armée égyptienne déserte. Le reste des troupes résiste deux jours avant d'être écrasé. Aucun cadre européen ne survit. A la suite de cette bataille de nouvelles régions, proches de la Mer Rouge, font allégeance au Mahdi.
Le 4 février 1884, l'histoire se répète lors de la bataille d'El Teb. Une armée égyptienne de 3 200 hommes sous le commandement britannique du général Valentine Baker est attaquée par une armée mahdiste inférieure en nombre (1 200 soldats) et défaite.
Après les désastres subis par les forces anglo-égyptiennes, les Britanniques, dirigés par le général Gerald Graham, décident de prendre les choses en main. Une armée britannique de 4 000 hommes s'enfonce au Soudan et affronte 4 000 Soudanais. Si les pertes anglaises sont importantes (230 tués et blessés), les Mahdistes déplorent 2 000 morts environ.
Mais le but recherché par les Britanniques (rompre le moral des rebelles) n’est pas atteint et la guerre continue. Le général britannique Charles Gordon se déclare en faveur d'une stratégie agressive au Soudan. En février 1884, il fait une entrée triomphale à Khartoum. Mais les Mahdistes l'encerclent et coupent le trafic sur le Nil ainsi que le lien télégraphique vers Le Caire.
Deux tentatives de sortie, en mars et en septembre 1884, échouent. Une expédition de secours menée par Sir Garnet Wolseley n'arrive qu'en janvier 1885 au Soudan et subit de lourdes pertes suite à des attaques répétées.
Le 26 janvier 1885, une armée de 50.000 madhistes s'empare de Khartoum et massacre ou réduit en esclavage la garnison et les habitants.
Tombe du General Gordon dans la Cathédeale St Paul à Londres
Le 10 février 1885, une nouvelle bataille se déroule à Kirbekan. Une colonne anglo-égyptienne prend d'assaut les hauteurs de Kirbekan où s'était retranchée une forte armée mahdiste et les force à la retraite. A cette occasion l’Egyptian Camel Corps s’illustre.
Le Mahdi meurt peu après sa victoire de Karthoum et est remplacé par le Calife Abdallahi ibn Muhammad.Après 1885, incapable d'écraser la rébellion malgré des succès locaux, les Britanniques se font moins présents au Soudan, se déchargeant des opérations sur des Egyptiens démoralisés qui abandonnent sans combattre de larges portions de territoires aux Mahdistes.
Le Mahdiyah (régime Mahdiste) imposa les lois Islamiques traditionnelles et constitua un état jihadiste, fonctionnant comme un camp militaire. Les tribunaux de la Charia renforcèrent la Loi Islamique et les préceptes du Mahdi eurent force de Loi.
La domination mahdiste sur le Soudan ne fut plus guère contestée jusqu'en 1896, année de la défaite des Italiens contre les Ethiopiens à Adoua.
A la même époque, les Ethiopiens proposèrent une alliance anti-européenne aux Soudanais mais celle-ci fut refusée.
Voyant dans les difficultés italiennes une possibilité de se réinstaller au Soudan, sous prétexte d'une aide désintéressée apportée à une puissance européenne, les Britanniques firent leur retour dans la région.
Le Camel corps et son emploi.
Le Camel Corps est créé par le général WOLSELEY. Son but est de faire traverser rapidement le désert afin d’apporter un soutien à Karthoum. Cette unité, conçue pour être autonome, disposait de cavalerie, d’artillerie et d’infanterie, les 4 régiments d’infanterie en constituant en quelque sorte la colonne vertébrale.Contrairement aux représentations qui ont pu en être données, notamment au cinéma, le Camel Corps a été conçu pour combattre à pied. Un memorandum de 1884 précise d’ailleurs les conditions d’emploi :
"The soldiers of the Camel Regiments will fight only on foot. They are mounted on camels only to enable them to make long marches. The camel is a good traveller; but he is a slow mover.
He cannot be managed as easily as a horse, and he cannot be mounted, or dismounted from, with great rapidity. The men of the Camel Corps must therefore trust dolely to themselves and their weapons when once they have dismounted, This cannot be too strongly impressed upon the men. If we have to fight in the Sudan, we must expect to meet an enemy far outnumbering us, and who may at first charge recklessly home, apparently regardless of the intense fire we bring to bear upon him.”
La figurine.
J’ai monté et peint cette figurine en 1995. Elle n’est actuellement plus disponible sur le marché. Le montage est classique : les éléments sont collés à la colle bi-composants (type araldite), après avoir poncé le mieux possible les plans de joints. Le collage des impedimenta sur le dromadaire m’a donné quelques soucis.
Peinture à l’huile Winsor et Newton.
Le socle est le socle d’origine, recouvert de pâte à bois et peint à l’huile avec jus dans les creux et brossage à sec de blanc cassé sur les arêtes pour patiner un peu l’ensemble.